George Benson

C’est à Pittsburgh (état de Pensylvannie) que l’Américain George Benson voit le jour le 22 mars 1943.

Il fraye très jeune avec divers clubs de la ville, dans lesquels il chante, danse, et joue de l’ukulélé. Il enregistre quelques faces à l’âge de douze ans, et devient guitariste (grâce à un instrument bricolé par son beau-père) d’un groupe de rock.Une rencontre déterminante avec le guitariste Wes Montgomery, qui loue son jeu, l’incite à approfondir son travail sur le manche.

Le nouveau patron

Alors à peine âgé de vingt-et-un ans, Benson enregistre son premier album The New Boss Guitar (1964), en hommage à Montgomery, dont l’un des enregistrements majeurs s’intitulait Boss Guitar), en compagnie de l’organiste et chef d’orchestre, maître du soul jazz et du hard bop, Eugene McDuffy, dit Brother Jack McDuff. Ce dernier offre au jeune jazzman de nouveaux jalons dans son jeu, et dans l’approche de la guitare de jazz.

Guitare et chant

Benson conçoit, dès cette époque, qu’il veut que la musique qu’il crée fasse avant tout danser. Et c’est ce qu’il s’attachera à réaliser tout au long de sa carrière, capable de tout jouer, du swing au be bop, de la variété au funk, tout en imprimant son cachet (une attaque du manche en arrondissement des notes) à chacun de ces styles.C’est en 1965 que voit le jour la première mouture du George Benson Quartet (avec entre autres le claviériste Lonnie Smith, et le saxophoniste baryton Ronnie Cuber), avec lequel il enregistre It’s Uptown (1965) et The George Benson Cookbook (1966).

Le jeune guitariste croise alors souvent, sur scène ou en studio, les meilleurs musiciens du moment, tels le trompettiste Freddie Hubbard, le saxophoniste Stanley Turrentine, ou le contrebassiste Ron Carter.

Rencontre avec Miles

En 1967, Miles Davis appelle Benson à ses côtés pour l’enregistrement de l’album Miles In The Sky (sur la pièce « Paraphernalia »).Puis les enregistrements en nom propre se succèdent : Shape of Things to Come et Giblet Gravy (1968), I Got a Woman and Some Blues, Tell It Like It Is et The Other Side of Abbey Road (où Benson revisite en 1969 des standards de The Beatles), Beyond the Blue Horizon et White Rabbit (où il reprend en 1971 un thème du groupe de rock californien Jefferson Airplane), Body Talk (1973), Bad Benson (1974), In Concert at Carnegie Hall (1975), et Benson and Farrell (1976).

Guitariste, et star

Chemin jouant, le guitariste développe les canons d’un jazz funk, racé, et souple, grâce à deux pierres de touche : Breezin' (premier album de jazz certifié disque de platine, dont le thème principal est emprunté en 1976 à Bobby Womack, et dont le single « This Masquerade » obtient le Grammy Award de la meilleure chanson de l’année), et In Flight (1977) démontrent les capacités de l’instrumentiste à chanter simultanément les notes de ses soli (une pratique dans laquelle il s’obstine, contre l’avis de son entourage, et de ses amis musiciens).

Toujours en 1977, Benson enregistre « Greatest Love of All », thème principal de The Greatest, film consacré au boxeur Mohamed Ali. En fait, sa voix, assez proche de celles de Donny Hathaway ou Stevie Wonder, enthousiasme le public. Les deux albums suivants (Weekend In L.A., 1978 et Livin’ Inside Your Love, 1979) creusent un sillon identique. Désormais, George Benson est une star, ce qui ne manque pas d’éloigner une audience plus spécifiquement jazz, et élitiste.

On lui donne toutes les nuits

D’autant que le musicien s’épuise quelques années à réitérer certains succès inespérés, reléguant alors son instrument au second plan, avant de se souvenir de ce qu’il est au premier chef : un guitariste. Il développe de manière optimale un style désormais unique dans l’album Give Me the Night : produite en 1980 par Quincy Jones, la chanson éponyme devient un incontournable des pistes de discothèques (n°4 des charts américains), et ira, samplée, jusqu’à soutenir de son lick de guitare le groove imparable de « Je danse le mia » d’IAM.

Des disques, comme des petits pains

Suivent différentes sessions : In Your Eyes (1983), et 20/20 (1984). En 1985, Benson enregistre quelques faces avec le spécialiste de la country Chet Atkins.

Puis les enregistrements reprennent leur cours régulier : While the City Sleeps (1986), Collaboration (enregistré en 1987 avec un autre guitariste, le disciple de Chet Atkins, Earl Klugh), Twice the Love (1988), Tenderly (1989), Big Boss Band (1990), Love Remembers (1993), That’s Right (1996), Standing Together (pour lequel il utilise en 1998 des éléments de hip hop et de rythmes caraïbéens), Absolute Benson (2000), All Blues (2001), et Irreplaceable (2004).

En 2006, George Benson enregistre Givin’ It Up avec le chanteur de soul et jazz Al Jarreau : ce premier appariement se fait en compagnie de quelques prestigieux invités, tels Herbie Hancok ou Paul McCartney.

George Benson vit aujourd’hui en Floride, après avoir résidé dans le New Jersey. Il est témoin de Jéhovah.

Hommages et trophées

George Benson est depuis 1990 diplômé honoraire de la prestigieuse Berklee College Of Music. Il a vu sa carrière honorée de huit Grammy Awards : « This Masquerade » (meilleure chanson de l’année en 1976), « Breezin' » (meilleure performance pop instrumentale en 1976), « Good King Bad » (meilleure performance instrumentale de rhythm and blues en 1976), « On Broadway » (meilleure chanson rhythm and blues en 1978), « Give Me the Night » (meilleure chanson rhythm and blues en 1980), « Off Broadway » (meilleure performance rhythm and blues en 1980), « Moddy’s Mood » (meilleure performance jazz en 1980), « Being With You » (meilleur instrumental pop en 1983).

Copyright 2010 Music Story Christian Larrède