Paul McCartney

James Paul McCartney est né le 18 juin 1942 à Liverpool. Peu après la mort de sa mère en 1956, il fait la rencontre décisive de John Lennon puis de George Harrison avec qui il forme les Quarrymen, appelés à changer la face de la musique populaire sous le nom The Beatles.

Beatlemania

L'apport de Paul McCartney au plus grand groupe pop-rock ne se limite pas à « Yesterday » (1965). Son inépuisable inspiration mélodique et l'émulation réciproque qu'il connaît avec John Lennon entraînent The Beatles à devenir le chef de file de la création pop au coeur des années soixante avec les albums Revolver (1966), Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967), The Beatles (1968) et Abbey Road (1969).

On lui doit particulièrement les chansons « She Loves You » qui déclenche la Beatlemania en 1963, « Eleanor Rigby » qui introduit un quatuor à cordes dans la pop en 1966, l'expérimental « Tomorrow Never Knows », « Penny Lane » en 1967, et le rugueux « Helter Skelter » de 1968. La signature Lennon-McCartney atteint des sommets de qualité et d'invention jusqu'à la séparation du groupe en 1970.



Paul le psychédélique


Au cours d'une décennie marquée par le style psychédélique, Paul McCartney participe à de nombreuses activités, en tant que compositeur (Mary Hopkin, Badfinger, Sergio Mendes). Il signale son intérêt pour la musique expérimentale en composant la pièce inédite « Carnival of Light » (1967). Il signe également la musique du film The Family Way en 1966 – première contribution solo d'un Beatle – et participe au projet Smile (1967) de Brian Wilson (The Beach Boys) dont l'amicale rivalité se transforme en une émulation mutuelle.



La fin du mythe


En 1966, une rumeur américaine fait état de la mort plausible de McCartney (l'épisode Paul is dead), estimée selon un accident de voiture qu’il aurait eu trois ans auparavant (des indices seraient laissés sur la couverture d’Abbey Road). Quoi qu'il en soit, le double album The Beatles (1968) et l'expérience Let it Be (1970) désintègrent progressivement The Beatles. Entre temps, McCartney officialise sa relation avec la photographe américaine Linda Eastman qu’il épouse le 12 mars 1969.



Nouveau départ


A la séparation du quatuor, McCartney s'enferme alors dans sa ferme écossaise pour la conception de McCartney (avril 1970), assorti d'un communiqué annonçant son départ du groupe. L’album se distingue par un son primitif (« Maybe I’m Amazed »). L’année suivante, Paul et Linda McCartney partent trouver l’inspiration et des musiciens à New York pour l’enregistrement de Ram (1971). Largement commenté pour la querelle qu'il entraîne envers John Lennon (chacun y allant de ses messages subliminaux), il n'en demeure pas moin un authentique chef-d’œuvre. McCartney en publiera une version orchestrale sous le pseudonyme Percy « Thrills » Thrillington en 1977.

La réussite de ces deux albums et le succès de la ballade « Another Day » (n°2) réconfortent McCartney qui entreprend de former un nouveau groupe et remonter sur une scène, expérience qu’il n’a pas réalisée depuis 1966. En août 1971, il crée Wings avec son épouse, Denny Seiwell et l’ex Moody Blues Denny Laine. En sept albums studio – dont l'éminent Band on the Run (1974) – la formation se taille un succès qui en fait l’une des attractions les plus importantes de la décennie 1970. L’œuvre de Wings, longtemps sous-estimée, bénéficie depuis lors d’une certaine réhabilitation critique. Sur le plan familial, Linda donne naissance à sa troisième fille Stella (future styliste de renom) le 17 septembre 1972.



Années 1980


Début 1980, au moment d’entamer une tournée japonaise avec Wings, McCartney est arrêté à l’aéroport de Narita pour possession de cannabis. L’ex Beatle est détenu une dizaine de jours. A son retour en Angleterre, il se consacre à l’enregistrement de McCartney II (« Coming Up »). Quelques mois après, le 8 décembre 1980, John Lennon est assassiné devant son domicile. La nouvelle tétanise son ancien acolyte.Loin de l’agitation médiatique, McCartney enregistre Tug of War (1982, avec Stevie Wonder sur deux titres dont « Ebony and Ivory »). La même année, il participe à l’album Thriller de Michael Jackson (« The Girl is Mine »). Jackson lui rend la politesse avec « Say Say Say », extrait de Pipes of Peace (1983).

En 1984, « Macca » réalise et produit le film Regards to Broad Street (« No More Lonely Nights »), et est invité à chanter sur le « Do They Know It’s Christmastime » du Band Aid, avant de se produire au grand concert londonien du 13 juillet 1985. Pour l’album suivant, l’anodin Press to Play (1986), il partage les crédits avec Eric Stewart (10cc). En 1987, McCartney et Elvis Costello collaborent réciproquement à Flowers in the Dirt  (« My Brave Face ») pour le premier, et Spike et Mighty Like a Rose pour le second. Simultanément, McCartney s’offre une récréation en réalisant un album de reprises rock’n’roll pour le marché russe : Choba BCCCP, publié en 1991 en Europe.



Sir Paul


Durant la tournée 1989 World Tourétalée sur dix mois (à Paris-Bercy les 9, 10 et 11 octobre et à Lyon le 5 novembre), il bat un record d’audience dans l’immense stade Maracana de Rio de Janeiro au Brésil (180.000 spectateurs). Reprenant sa basse Höfner 500, il égrene les classiques, tous répertoires confondus ; le double Tripping the Live Fantastic sort fin 1990. Les années 1990 se révèlent tout aussi fructueuses pour l'insatiable compositeur. Début 1991, il est le premier à proposer un album unplugged initié par la chaîne MTV (Unplugged – The Official Bootleg). La même année, c’est avec une certaine prise de risque qu’il accepte la commande d’un Liverpool Oratorioà la gloire de sa ville natale, présenté le 28 juin 1991 sous la direction de Carl Davis. Peu après, il réédite l’expérience avec Linda pour le thème du documentaire Appaloosa.

De fin 1991 à juillet 1992, il prépare l’album Off the Ground (1992) avec C. Davis. Classé n°1, il contient les hits « Hope of Deliverance » et « C’mon People »). Sans attendre, il surprend avec un disque techno-ambient concocté avec le producteur Youth (ex Killing Joke) et publié sous le pseudonyme The Fireman : Strawberries, Oceans, Ships, Forest (1993) déroute. Il connaîtra deux autres séquelles : Rushes en 1998, et Electric Arguments en 2008.

1993 est placé sous le signe d’une nouvelle tournée mondiale (Paris-Bercy les 13 et 14 octobre, et Toulon, sont visités). Inévitablement, Paul is Live (novembre) vient documenter la série de concerts. En 1996, il collabore avec Carl Perkins (« My Old Friend ») et Allen Ginsberg (« Ballad of the Skeletons ») et compose une musique de film (Tropical Island Hum). Anobli par la reine Elizabeth II le 11/3/1997, il profite de l’instant solennel pour annoncer la parution de Flaming Pie (1997) qui marque son retour aux mélodies simples et touchantes (« Young Boy », « Calico Skies », « Heaven On A Sunday »). Dans un tout autre genre paraît le double A Standing Stone – A Symphonic Poem, une création réunissant trois musiciens classiques, un orchestre, un ordinateur autour de thèmes à résonances celtiques.

L’année suivante se révèle être une année noire avec la disparition de Linda qui s’éteint d'un cancer du sein le 17/4/1998. Elle laisse un disque posthume (Wide Prairie). Le 15/3/1999, Paul McCartney est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame. Il commence aussi à être exposé en tant que peintre.



Back in the World


McCartney aborde les années 2000 avec une grande régularité : un album de reprises rock’n’roll (Run Devil Run en 1999), suivi d'un concert historique à la Cavern de Liverpool ; un projet classique de musique de chambre, Working Classical ; enfin, un curieux collage psychédélique réalisé avec les Gallois de Super Furry Animals (Liverpool Sound Collage).Le millésime 2001 , Driving Rain, est conçu à Los Angeles avec un nouveau guitariste prodige, Rusty Anderson. Le 20/10/2001, à la suite des attentats contre le World Trade Center à New York, il s’investit dans l’organisation d’un concert de soutien aux victimes (écrivant « Freedom » pour la circonstance).

Le 29/11/2001, c’est au tour de George Harrison de disparaître des suites d’un cancer de la gorge à Los Angeles. McCartney réunit ses meilleurs amis – dont Ringo Starr – pour un concert-hommage (Concert For George). McCartney se marie à Heather Mills le 6/6/2002.La tournée Back in US devient Back in the World avec un McCartney en pleine forme (cf. le double album et DVD). Il visite Paris (Bercy le 25 mars 2003), le Colisée de Rome, la Place Rouge de Moscou le 24 mai (cf. le DVD In Red Square). Et remet le couvert en 2004 : le ’04 Summer Tour s’arrête au Stade de France le 24 juin.

Les années suivantes sont tout aussi productives. Entre un duo avec Brian Wilson (« A Friend Like You »), le single du Band Aid 2004, le mini-show du Superbowl 2005, le festival Live8 à Wembley, et une nouvelle tournée américaine Rock with USà l’automne.Sur le plan discographique, les surprises sont de taille. Après l'exercice de remixes de DJ Freelance Hellraiser paru sous l’intitulé Twin Freaks, il livre un authentique chef-d’oeuvre, Chaos and Creation in the Backyard (septembre 2005), mené par Nigel Godrich.

Fatalement, un album classique vient ponctuer les réussites pop et expérimentations. L’oratorio Ecce Cor Meum (2006) est récompensé du titre de Meilleur album classique. Déçu par le faible engagement du label EMI, sa maison de disques depuis quarante-cinq ans, il déménage vers Hear Music (label Starbucks) : le splendide Memory Almost Full (juin 2007) est produit par David Kahne (« Dance Tonight » ).

Copyright 2010 Music Story Loïc Picaud